Avez-vous déjà rêvé de bivouaquer dans les pays nordiques ?
Avoir la possibilité de se déplacer librement en portant sa tente dans son sac à dos avec des paysages blancs à perte de vue. .
Cela vous paraît compliqué voire impossible ?
François Guillermet vous raconte son expérience dans les pays nordiques, plus précisément en Norvège.
Qui est François ? "Autodidacte, j’ai débuté la photographie il y a environ 12 ans. Au fil du temps, ma pratique s’est orientée vers la photographie de paysages, d’aventures et de voyages. Situé à Thônes, au cœur des Alpes, mon terrain de jeu est la montagne et les grands espaces. Mais j’ai aussi une forte attirance pour les pays nordiques, de la Scandinavie à l’Islande, sans oublier les paysages sublimes de pays comme l’Ecosse ou encore l’Irlande. Pour moi, le bivouac est quasiment indissociable de la photographie.
C’est en effet le meilleur moyen d’être au bon endroit au bon moment pour capter les plus belles lumières. Mais c’est aussi synonyme de belles aventures et donc, de belles histoires à raconter. "
Bien qu’habitué aux randonnées, aux bivouacs et aux aventures en général, ce projet avait pour but de sortir François de sa zone de confort. En effet, il s’agit d’un bivouac hivernal sur plusieurs jours dans des conditions extrêmes de grand froid puisqu’il se situe dans le parc national du Dovrefjell en Norvège à environ 350 km au nord d’Oslo. J’appuie sur le mot extrême puisqu’il a décidé de partir en plein cœur de l’hiver arctique, avec Bruno, un ami photographe.
Le parc a une superficie de 1830 km2 et possède des paysages qui incluent des tourbières, des zones humides, des forêts de bouleaux et de vastes étendues de toundra. Toutefois, ce qui le rend particulièrement remarquable est sa faune, en particulier sa population unique de bœufs musqués en Europe.
En outre, il abrite d'autres espèces intéressantes telles que le glouton, l'aigle royal, le faucon gerfaut, le renard arctique et le renne sauvage. Le mont Snohetta est le point culminant du parc avec une altitude de 2286 mètres d’altitude.
Quelques chiffres :
- -7°C/-13°C sont les températures maxi / mini généralement rencontrées en décembre
- 4500 est la population de rennes sauvages estimée dans le parc
- 108 est la population de bœufs musqués recensée dans le parc.
Les objectifs du projet
François est parti avec deux objectifs en tête : Le premier était d’expérimenter quelque chose de nouveau et de se dépasser. Il a l’habitude de dormir sous la tente en période hivernale dans les Alpes, mais dans une zone géographique proche de l’Arctique comme la Norvège c’était une première.
En effet, les températures sont considérablement plus basses, le jour ne dure que quelques heures, la météo est imprévisible avec des risques de blizzard et il faut gérer les contraintes logistiques liées au voyage, à l’avion et à la gestion du matériel.
Le second objectif et le principal pour François, celui de découvrir ce lieu magnifique qu’est la Norvège, ses paysages et sa faune sauvage dans son habitat naturel.
Et bien entendu, qui dit découverte, dit photographie. C’est l’occasion de capturer des images assez extraordinaires (un vrai bol d’air frais) avec des lumières des aurores boréales et les fameux bœufs musqués, animaux emblématiques de ce parc national.
Le choix du matériel pour ce bivouac
L’anticipation est la clé du succès dans ce type d’expédition. Dans cet environnement, les tâches sont plus compliquées et prennent plus de temps à réaliser. Par exemple, monter une tente par -20°C en portant des gants est beaucoup plus difficile que de la monter tranquillement dans son jardin un jour de printemps. C'est pourquoi il est essentiel de bien connaitre son matériel, d'avoir une solide expérience de son équipement et aussi du bivouac dit « traditionnel » avant de se lancer dans une telle aventure.
Il a sélectionné des produits légers à forte isolation et qui sont les moins encombrants possibles.
Une tente Copper Spur Expedition qui est conçue pour être le partenaire parfait dans toutes vos aventures, même dans les conditions les plus difficiles, en haute montagne et notamment lors de tempêtes de neige et de vents forts. Elle possède une structure robuste et des arceaux de grand diamètre qui lui permettent de résister aux intempéries et de supporter le poids de la neige. Les arceaux DAC NSL, légers et résistants, permettent une certaine facilité de montage même lorsqu'il fait très froid. La Copper Spur Hv2 Expedition a été confectionnée avec des tissus durables, très résistants aux UV, aux déchirures et aux variations de température et d’humidité. Le double toit possède une imperméabilité de 1 200 mm et le sol de la tente en nylon bénéficie d‘une imperméabilité exceptionnelle de 10 000 mm. C’est la tente 4 saisons idéale pour ce type d’expédition en Scandinavie où froid glacial et blizzard seront votre quotidien climatique.
Copper Spur HV2 Expedition Red SS22
Le matelas de randonnée c’est l’élément de base à ne pas négliger pour vous assurer un certain confort ainsi qu'une isolation thermique fiable au niveau du sol. Pour cette expédition, François a misé sur la combinaison de deux matelas. Une première couche d’isolation avec le sol avec le matelas mousse TwisterCane Biofoam. Son degré d’isolation est de 1,7 sur l’échelle du R-Value (unité de mesure évaluant la capacité d'un matelas à isoler thermiquement par rapport au sol).
Puis, une deuxième couche avec un matelas gonflable, Insulated Q-Core Deluxe qui représente l’isolation principale et la principale source de confort avec ses 10 cm d’épaisseur. Ce matelas possède un fort pouvoir isolant avec une R Value de 4,3, ce qui n’est pas négligeable.
Règle intéressante, les R-value des matelas s’additionnent. Ainsi, les deux matelas cumulés permettent d’obtenir une R-Value à 6, une isolation conséquente pour pouvoir dormir dans des températures basses, sans ressentir de perte de chaleur.
En ce qui concerne les sacs de couchage, François a fait le choix de coupler deux duvets ensemble. Dans un premier temps, il a sélectionné un sac en duvet de plumes de canard ultra-léger, technique, en forme de sarcophage, le Star Fire UL 0 de chez Big Agnes. Certes, comme il le souligne, « la plume craint l’humidité » mais il l’a choisi pour le côté pratique. En effet, lorsqu’il s’agit de transporter en plus son matériel photo, c'est le rapport poids/chaleur/compressibilité qui prime. Il a donc préféré choisir un sac de couchage compressible avec un garnissage en duvet naturel plutôt qu'en fibres synthétiques. Sa température de confort est de -10°C.
Il a décidé d’ajouter en complément le quilt de son sac de couchage Big Agnes Lost Ranger UL 0 avec un garnissage en duvet naturel. Il se compose d’un sac intérieur de type momie avec un sac extérieur de type couette ou quilt que l'on peut connecter directement à son matelas. Il est tout à fait possible d’utiliser les éléments de ce sac de couchage grand froid séparément, par exemple si vous n’avez pas besoin d’une isolation thermique importante ou si vous n’emportez pas de matelas. Il faut savoir que pendant son séjour, les températures avoisinaient les -20 jusqu’à -25°C. Cette association a été très efficace car malgré les températures négatives François n’a pas ressenti le froid pendant son sommeil.
Lost Ranger 0 LONG Legion Blue Tapestry
L’expérience du bivouac en autonomie
Comme indiqué ci-dessus, François a déjà passé le cap du bivouac solo peut importe les saisons. Il a pu expérimenter maintes fois sa tente et son matériel de bivouac dans la neige et le froid.
Vous connaissez le parcours d’un novice : vous avez commencé avec des amis puis vous avez eu un déclic, le désir d’indépendance et d’auto-suffisance se fait sentir. Cependant, si vous êtes déjà un randonneur et bivouaqueur aguerri, l’envie d’aller plus loin comme François vous fascine peut-être.
En Norvège, c’est puissance mille. Les températures sont beaucoup plus basses que dans les Alpes Françaises. La plupart des terrains sont « non clôturés » autrement dit « non cultivables ». La plupart des espaces sont protégées et la nature est définitivement sauvage. Vous serez livré à vous-même.
-La planification : connaître en amont son itinéraire surtout que les journées sont courtes au mois de décembre.
-Le respect de l’environnement : Il y a des règles à respecter. Les principales qualités sont les suivantes : être responsable et bienveillant envers les espèces ainsi que leurs espaces réservés. Assurez-vous de ne pas laisser de déchets derrière vous et de respecter les zones protégées.
-Les équipements : c’est prendre le temps d’avoir bien sélectionner son matériel de bivouac à l’avance, questionner ceux qui ont effectué ce type de voyage, d'aventure. C’est aussi être accompagné d’experts dans ce milieu pour vous proposer les équipements les plus isolants.
-La connaissance du milieu : avant même d’être parti dans un pays nordique pendant la période hivernale, il est préférable de multiplier les bivouacs dans un environnement ou contexte similaire comme en alpinisme, en haute-montagne ou encore en période hivernale. Également, vous pouvez tenter l’expérience de la Scandinavie pendant la période estivale.
-Les contraintes logistiques liées au voyage et à l'avion. On en vient ci-dessous.
Les contraintes liées au poids
C’est quelque chose à prendre en considération : effectivement ce mode de transport peut être contraignant puisque le nombre d’équipements et les différents accessoires que vous allez emporter vont être limités.
Pour cela il faut arriver à caser tous les équipements liés au bivouac (utiliser les sacs de compression pour les bagages en soute). Il faut en effet bien vérifier les mensurations et les dimensions acceptées.
Les compagnies aériennes ont souvent des limites de poids et de tailles pour les bagages en soute et en cabine, il est donc crucial de vérifier les règles en vigueur pour éviter des frais supplémentaires ou un refus d'embarquement.
Les batteries externes ou les lampes frontales contenant des piles lithium peuvent être soumises à des réglementations spécifiques en raison de leur dangerosité, il est donc conseillé de consulter les règles en vigueur pour éviter les problèmes lors de l'embarquement.
Certains objets, tels que les couteaux, les allumettes, les réchauds à essence ou les cartouches de gaz, sont interdits en cabine ou en soute en raison de leur dangerosité. Il est donc important de consulter les listes de produits interdits pour éviter les problèmes lors de l'embarquement. Les objets fragiles, comme les tentes, les matelas gonflables ou les réchauds, peuvent être endommagés pendant le transport, il est donc recommandé de les emballer soigneusement et de les placer dans des sacs de transport spécifiques pour éviter les dommages.
Cette première expérience hivernale dans un pays nordique a été à la hauteur de toutes ses attentes. Elle lui a permis de découvrir les rudiments du bivouac, de la vie et de la photographie dans des conditions difficiles.
L’occasion d’apprendre de ses erreurs et d’affiner ses connaissances et ses réglages matériel.
En somme, cette expérience constitue une excellente préparation pour une expédition plus longue et plus engagée, qui aura lieu très probablement l'hiver prochain.